Babord - arrière

Publié le par chervalin

Babord - arrière

L'été c'est le moment des festivals.

Certains sont gratuits et magnifiquement programmé.

C'est dans l'un d'eux que je l'ai vu.

Subi plutôt.

Évidemment il y a avait beaucoup de monde pour ce dernier groupe qui pétait le feu d'énergie et de son.

Pas vraiment serré mais quand même bien embêter de gêner si on se déplaçait.

Moi, ceux qui se déplacent en se faufilant un verre de bière dans chaque main, bousculant, renversant parfois leur précieux liquide sur les épaules récalcitrantes, m'énerve.

Mais bon.

Mais elle était à fond.

Dansant criant, surtout criant! et se déhanchant comme en boîte de nuit.

Rien à dire, elle était jeune dans les 20 balais, et à sa place ici.

Moi, j'ai passé l'âge où certains festivals disons plus soft, seraient d'avant-âge appropriés.(joli jeu de mot)

Le problème est qu'elle était juste à côté de moi et légèrement derrière.

Babord-arrière.

Si bien que ses cris et ses sifflets me vrillaient les tympans.

C'est incroyable ce que ce petit bout de femme dégageait comme puissance sonore.

Je tentait de m'écarter mais un grand avec en plus un gamin sur les épaules me bouchait un tiers de la scène.

Non c'était bien là le mieux.

Enfin presque.

car devant moi, deux filles avaient entrepris de se raconter leurs misères pile à ce moment du concert.

Évidemment, elles criaient en se parlant car le groupe sur la scène ayant repéré qu'elles ne suivaient pas avait bien l'intention de mettre davantage de son qu'elles.

J'espérais qu'un distributionneur de bouchons pour les oreilles passe à ma portée, mais non...

Ce qui devait arriver arriva. Sa voix de celle de gauche se brisa et on ne l'entendit plus.

Lui restaient la danse, les sauts et autres grands mouvements des mains.

Donc soulagement.

restaient les deux bavardes que l'entourage aurait bien voulu inviter à aller refaire le monde dans un endroit calme.

Bon faut sauter sur place maintenant car la chanteuse l'a demandé parce qu'on est un peu trop calme pour elle.

Faisons.

Après avoir bien obéi, faut dire que la musique y était pour beaucoup, on arrête de sauter car maintenant ils vont paraît-il mettre le paquet.

Je me retourne pour voir où en est ma gueularde de bâbord arrière...

Non elle ne saute pas, elle n'écoute plus, ni ne participe activement aux débats...elle pleure!

Elle n'a pas de portable donc elle ne vient pas de recevoir un message lui annonçant que son mec l'a largué.

Il semblerait que cela soit déjà fait.

Et il n'y a pas bien longtemps!

Elle pleure vraiment, de grosses larmes qui roulent et qu'elle écrase au niveau de ses lèvres.

Pleurer en un tel moment après s'être déchaînée comme la première des groupies, ressemble bien à une décompensation.

Elle avait rejoint la foule pour s'y perdre et la foule l'avait perdu en cours de route.

C'est vrai qu'il faut parfois se perdre pour se retrouver.

Mais là elle découvrait qu'elle se retrouvait seule.

Elle a fait demi-tour et est partie.

Là haut sur la scène, ils ont bien dû le sentir car ils ont jouer un morceau vachement tendre, comme pour accompagner son départ.

Du coup mes bavardes de devant parlent moins fort.

Cela a l'air compliqué leur histoire et l'une d'elle ne comprend rien. Cela fait trois fois qu'elle lui répète la même chose à savoir que son mec est un vrai c... de prendre un job de nuit, etc...

Ah le concert est bientôt fini, car ils font le faux départ avant les trois dernières pour la route à suivre.

On reviendra l'année prochaine, peut être que babord-arrière sera accompagnée ou sera à sa vrai place, au pied de la scène.

Publié dans chroniques

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B
visiblement un bon festival, bienvenue dans ma communauté Livres Ô blogs
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